LES ÂMES CROISÉES
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 god is cruel ∆ elwë

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Amandil Urulóki
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MessageSujet: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptyMer 30 Mai - 11:52




Tu as dit "Dieu est cruel" de la même façon qu'une personne qui a vécu toute sa vie à Tahiti pourrait dire "la neige est froide"… Sais-tu à quel point Dieu peut être cruel, David ? D'une cruauté fanatique ? Parfois il nous laisse vivre.

Courir, toujours courir. Que ce soit à gauche ou à droite, courir, c'est mon quotidien. Courir pour quoi ? Des tas de choses à vrai dire. Survivre surtout, marcher ou tomber sans pouvoir se relever. Mon souffle se fait court, mon coeur claque contre ma poitrine. Gauche, droite, droite, tout droit, puis à gauche. Plus aucun son, je pense qu'il a préféré stopper cette chasse à l'ombre. Je glisse mes mains sur mes genoux, me baisse pour reprendre de l'air. Ma gorge siffle, mais un sourire s'attache à mon visage. Tout ça pour une bague. Valandil la veut, je ne sais pas du tout pourquoi, mais, je me sens bien à l'idée de lui faire plaisir comme ça. Je glisse alors une main dans mes cheveux puis lève mes yeux. Je suis entré dans la ville Perle. Le quartier de la haute. Je papillonne des yeux, glisse dans ma poche ce que j'ai volé. Bizarrement, je n'ai jamais osé admirer les lieux. Je ne sais pas quoi ressentir en voyant cet endroit en plein jour. Mon frère aîné me dit que je devrais les détester, haïr ces lieux, les gens qui y habitent. Mais, je n'y arrive pas. Je mordille ma lèvre inférieure et malgré moi, je fais un chemin automatique. Un chemin que je faisais tout les soirs, et que je n'ai pas fais depuis déjà deux longues semaines. J’accélère le pas jusqu’à me retrouver devant cette fameuse maison. Elle est gigantesque, à vrai dire, j'ai beau l'avoir vu à plusieurs reprises, je ne cesse d'être étonné. C'est un endroit très agréable, du moins, je le suppose. Je ne passe pas ma vie enfermé dans une cage dorée, non pas comme Elwë. Une grimace s'affiche sur mon visage, je fixe l'arbre qui me mène directement à sa fenêtre et j'hésite. Deux semaines déjà. Deux semaines, c'est long, et pour tout dire, assez tortueux. Au fil du temps, j'ai fini par apprendre à l'apprécier. Je n'ai jamais été sincèrement démonstratif, si ce n'est dire que j'ai fais tout le contraire. Je regrette. Mais, il y a cette fierté qui m'empêche de bouger. Cette fichue fierté que j'ai, que mon frère a et que mon père avait. Plus j'y pense, plus je me dis que ce petit jeu pourra durer très longtemps. Et, je n'aime pas attendre.

Je désespère presque de ma propre personne, mais ce n'est pas le moment de me lamenter. Mes mains se posent sur l'arbre et je grimpe. Il est haut, très haut. Je déglutis puis secoue ma tête, me voilà enfin sur une branche solide. Celle non loin de cette fameuse fenêtre. Elle est ouverte, comme quoi, il y a des jours où j'ai de la chance. Je m'approche petit à petit puis je me retrouve assis sur le rebord de la fenêtre. Il est là, avec un livre entre les mains - pour ne pas changer. Ses sourcils se froncent et, il n'a pas besoin de parler pour que je comprenne ce qu'il veut dire. Sauf que, Elwë qui ne parle pas, ce n'est pas Elwë, alors il ouvre la bouche. « Je sais déjà ce que tu vas dire : mais Amandil, tu perds la tête on est plein milieu de l'après-midi, tu vas te faire attraper. Certes, c'est possible. Mais, je passais par là alors je me suis dis : et puis pourquoi pas ? Alors, s'il te plait, laisse moi juste deux minutes. » Une moue s'affiche à mon visage, il est têtu. Très têtu. Deux têtes de mules pour le prix d'une, c'est un sacré duo et je parle par expérience. Je passe mes mains sur les rebords, un petit saut et me voilà debout dans sa chambre. Je glisse mes mains derrière mon dos, triture presque nerveusement mes doigts puis hausse les sourcils. « Je suis absolument médiocre pour les longues phrases profondes ou tout ce qui va avec. Puis, soyons franc, tu te débrouilles beaucoup mieux que moi. Pour la dernière fois, je ne pensais pas que ce type allait nous courir après et surtout, que j'allais te perdre comme ça. Tu cours pas très vite. Mais, le sujet n'est pas sur ta façon de courir. » J'avance alors dans l'immense pièce puis, fixe le plafond un instant. Je ne sais pas, c'est maladroit, mal organisé. Du tout moi, en somme. « Je t'apprécie, tu sais ? Je me dis que : tu ne sais rien à mon propos. Toi, tu es trop bavard, moi peut-être pas assez. J'essaierais de te faire comprendre le pourquoi du comment je fais ce que je fais, si tu veux bien. Mais, je m'égare un petit peu. » Mes yeux se baissent sur lui, je croise mes bras sur mon torse et là, la grande phrase doit faire son entrée. Mettre sa fierté de côté, se faire pardonner. Une grimace s'affiche à mon visage, j'ai l'impression de me faire arracher la langue d'un coup sec. « Je suis désolé, voilà. » J'attends le verdict, il me fixe de ses grands yeux bleus, avec cet air presque impassible toujours collé au visage. Il ferait presque peur. Je ne l'ai jamais vu vraiment dans cet état, presque haineux. J'attends qu'il me crache des critiques à la figure, tout à vrai dire. Mon coeur claque fort, très fort, attendre, je n'aime pas, je déteste ça. Allez, s'il te plait, réponds moi. Je suis désolé, je regrette à un point tel que je me sentirais presque mal. Mais, je ne dois rien laisser paraitre, ni mes faiblesses, ni rien, règle numéro une du bon voleur. Toujours sourire même quand tout parait perdu.
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Elwë H. Silisna
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MessageSujet: Re: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptyJeu 31 Mai - 21:38

Deux semaines. Deux semaines déjà que ses parents lui demandaient pourquoi il tirait cette tête d’enterrement. Qu’il répondait « Rien » , « Je réfléchis » , « Je suis fatigué. » Qu’ils enquêtaient : « Tu t’es disputé avec un copain de l’école ? » Qu’il ne pouvait leur répondre qu’il s’agissait de cela... en partie. Que sa mère venait le voir lorsqu’il était seul, lui expliquait son inquiétude, lui caressait les cheveux soyeux, repartait sans réponse, un peu bouleversée. Deux semaines qu’il se réfugiait encore plus que d’habitude dans ses livres - c’était dire. Deux semaines donc depuis qu’Elwë avait dit à Amandil qu’il ne voulait plus le revoir jamais, à la suite de leur mésaventure dans le ville Cendre - une folle poursuite où Elwë avait failli se perdre. Regrettait-il ses dires ? Non. Au du moins, pas complètement. Ce qu’Amandil avait fait - voler un innocent - était profondément mal. Cela ne se faisait simplement pas, c’était manquer de respect. Pour aussi peu qu’Elwë avait grandement apprécié la compagnie du petit garçon, il avait maintenant beaucoup de difficulté à concevoir cette amitié. Au début, il avait été conscient de sa nature - un voleur. Mais y être entraîné de la sorte, poursuivi dans les ténèbres des Cendres... C’était loin d’être son passe-temps favori. Alors il s’était fâché. Et il était encore fâché. Contre Amandil, contre ses actions. Ne comprenait-il pas tout le mal qu’il créait autour de lui en volant ? Les gens étaient matérialistes - c’était bien dommage, mais c’était ainsi - et ils étaient attachés à leurs objets, leurs possessions. Leur arracher sans prévention, c’était simplement méchant. C’était tout ce qu’il lui demandait : de réaliser la malfaisance de ses méfaits et d’arrêter... mais si tout fonctionnait comme chacun le voulait, rien n’irait, n’est-ce pas ? Là était toute la complexité de ce monde : les désirs des uns n’étaient pas ceux des autres. C’était une loi de la réalité humaine qu’Elwë avait beaucoup de difficulté à accepter du haut de ses treize ans. Il ne regrettait pas, il pensait ses dires du plus profond de son être, mais il s’ennuyait. Énormément. Lorsque l’on était aussi bavard qu’un Elwë Silisna, perdre ce que l’on considérait comme son meilleur ami était une véritable tragédie grecque.

Le temps était splendide, mais Elwë était resté à l’intérieur, dans le confort de sa douillette chambre, avec - à la grande surprise générale - un livre en main, traitant des fils et des Arcanes. Lire avait un puissant pouvoir sur l’enfant : cette activité intellectuelle lui permettait de s’échapper un moment de la réalité. Non pas qu’il ne se plut pas dans sa vraie vie - mais lire le transportait ailleurs, le faisait rêver. L’instruisait aussi, ce qui était une partie très importante pour ce jeune explorateur de connaissances. Aujourd’hui, cette escapade était la bienvenue : il cessait de se tourmenter à la pensée d’Amandil. Il faudrait bien trouver le moyen de se remettre de cette brutale séparation amicale, mais en attendant... Plongé dans le bouquin, il n’entendit pas le Cendre grimper habilement le long de l’immense arbre qui donnait sur sa fenêtre. Il ne le remarqua que lorsqu’il lui fit de l’ombre, une fois sur le bord de la fenêtre. Froncement de sourcils. Mille questions défilaient dans son esprit. La première étant : que faisait-il ici ? Mais il n’y avait pas trente-six solutions. Aurait-il ressentir de la joie à la vue du gamin ? Il en avait un peu, mais ses autres sentiments dominaient, et de loin. Il ouvrit la bouche, mais Amandil le connaissait bien, il parla en premier : « Je sais déjà ce que tu vas dire : mais Amandil, tu perds la tête on est plein milieu de l'après-midi, tu vas te faire attraper. Certes, c'est possible. Mais, je passais par là alors je me suis dis : et puis pourquoi pas ? Alors, s'il te plait, laisse moi juste deux minutes. » Deux minutes. Ce n’était pas trop demandé. Mais Elwë, toujours en colère, avait la furieuse envie de l’ignorer maintenant et de se remettre à lire - ce qui aurait été un geste plutôt cruel. Mais il ne le fit pas, il était bien élevé et agissait avec classe, même envers les petits Cendres voleurs. Il se contenta de rester en silence - ce qui tenait presque du miracle. Amandil poursuivit, se perdant ici et là entre ses pensées sur le fait qu’Elwë parlait bien mais ne courait pas vite. À cette phrase, il fronça légèrement les sourcils, mais garda sa bouche fermée. Le Cendre dut prendre cela comme une invitation à continuer, il s’avança alors dans sa chambre : « Je t'apprécie, tu sais ? Je me dis que : tu ne sais rien à mon propos. Toi, tu es trop bavard, moi peut-être pas assez. J'essaierais de te faire comprendre le pourquoi du comment je fais ce que je fais, si tu veux bien. Mais, je m'égare un petit peu. » Silence radio. Têtu comme pas un, le petit Elwë. Grande inspiration. C’était quand même pas mal comme tentative de réconciliation. Essayer de faire comprendre pourquoi. Voilà qui attisait sa curiosité. Mais y avait-il vraiment quelque chose à comprendre dans le vol ? ... peut-être. Après tout, c’était Amandil. Mais c’était aussi cet Amandil qui lui attirait des ennuis. Il gigota. « Je suis désolé, voilà. » Voilà. Voilà, c’était sorti. Amandil venait de présenter ses excuses, le premier. Qui l’aurait cru ? Certainement pas Elwë. Il ouvrit la bouche... puis la referma. Que dire ? Il le fixa un instant. Ce n’était pas un rancunier. Il ne détestait pas le genre humain, non, il aimait les gens. Tentait toujours de les comprendre. Mais Amandil, il lui échappait. Il ne le connaissait pas. Il ne savait rien à son propos, comme il lui avait si justement dit. Petite moue. « J’accepte tes excuses » dit-il alors, pas très fort et peut-être un peu pompeusement. C’était sorti facilement, comme si les mots n’attendaient que cela depuis deux semaines, un signe de pardon d’Amandil. « Cependant, je reste fâché. Assez fâché. » Question qu’il comprenne que l’épisode était derrière, mais qu’il lui faudrait tout de même se rattraper un peu, se prouver. En temps normal, il aurait des centaines d’anecdotes, de faits à lui raconter après deux semaines. D’ailleurs, sa langue le démangeait, sa gorge qui retenait le tout depuis quelques jours criaient à l’étouffement. Mais il ne voulait pas lui parler comme auparavant, pas tout de suite du moins. Lui qui avait le sourire facile en temps normal, particulièrement avec Amandil, n'avait pas encore esquissé la moindre ombre d'un étirement des lèvres et les mots qu’il enchaînait d’habitude en de longues phrases complètes presque poétiques ne sortaient plus que par blocs. « Le pourquoi du comment, donc ? »
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Amandil Urulóki
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MessageSujet: Re: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptySam 2 Juin - 21:56

Le silence, un ennemi terrible. Sur ce coup, je n'ai pas confiance en moi. Intérieurement, j'ai peur qu'il me dise de déguerpir pour de bon, mais si sa réponse est celle que je n'aime pas, et bien je disparaitrais sans broncher. Je ne tiens pas à le perdre, au fond, il est le seul ami que je n'ai jamais eu. C'est peut-être bien niais de penser ça, mais, malheureusement c'est bien vrai. Nous n'avons qu'une seule année de différence, deux caractères explosifs et pourtant. Il a toujours tenu la cadence, c'est ça qui m'étonne le plus. En tant que fils d'un homme de la haute, il se devrait de m'éviter le plus possible. Pourtant, c'est bel et bien l'inverse qui se produit bien souvent. Je suis, heureux de le connaitre. Mais, lui dire ça un jour ? Hm, ça risque d'être bien difficile. Mon coeur augmente sa cadence, il reste stoïque. « J’accepte tes excuses » Soulagement. Un énorme soulagement. Je sens l'énorme boule dans mon ventre, se dégonfler petit à petit. Un sourire assez large, s'accroche à mon visage à cette phrase. Mais, je me doute bien que la partie est loin d'être terminée. Je crois le connaitre assez pour savoir qu'il reste imprévisible, qu'il n'est pas du genre à passer outre le problème en claquant des doigts. C'est assez problématique pour moi, mais, tant pis. « Cependant, je reste fâché. Assez fâché. » Je roule alors des yeux, lui faire retrouver le sourire facilement sera peut-être tâche difficile pour moi. Mais, on ne cesse de me répéter que je suis affreusement têtu, de plus, parait-il que : qui ne tente rien, n'a rien. Il ne me restera plus qu'à tenter par la suite. Qu'il me redonne sa confiance complète. C'est assez difficile de se dire qu'à cause d'une simple bêtise, vous avez perdu quelque chose de quelqu'un. Juste une simple bêtise. Pourtant, je pense que j'ai encore de la chance qu'il m'adresse la parole. J'ai pu voir chez les adultes, que eux parfois, ils se hurlaient dessus, se crachaient à la figure, parfois même se frappaient dessus. Je ne veux pas arriver jusque là avec Elwë. Je ne peux pas. Puis, je ne suis pas un adulte, pas encore, alors arriver à quelque chose d'aussi extrême ? Je ne peux pas l'imaginer, quelle horreur. Je grimace à cette pensée, laissant un silence envahir la pièce. Je suis prêt à faire des efforts, des lourds efforts. Enfin, peut-être pas non plus totalement me dévoiler, pas tout dévoiler, mais, au moins lui expliquer pourquoi je fais ça. Il y a deux ans, jamais je n'aurais imaginé tomber dans le domaine du vol. Non, moi je voulais être comme ceux qui ont plus que moi. Ceux qui peuvent étudier, ceux qui dorment dans une maison tellement immense, qu'ils ne cessent de la découvrir chaque jours. Mais, je voulais. Et, tout ça, c'est du passé. J'ai des rêves, des idéaux, mais maintenant ils ne concernent pratiquement que le vol. Bien ou mauvais, après tout, je fais ça pour Valandil, pour ma mère, pour notre survie. Je veux qu'il comprenne, qu'il me comprenne. Que derrière les barreaux de sa prison dorée, il se cache un monde avec des tas de misères, mais parfois ces misères sont tellement affreuses à voir, que certains préfèrent fermer les yeux. Je veux qu'il ouvre les yeux.

« Le pourquoi du comment, donc ? » Toujours ce sourire collé aux lèvres, je ne fais que hocher simplement la tête. Je m'approche de lui, glisse mes mains sur son ouvrage ouvert puis d'un coup de mains, le ferme d'un coup sec. « En toute franchise, tu crois que je vole par plaisir ? Toi, qui as lu énormément de livres, tu devrais savoir que derrière chaque personnage, il y a une histoire. Triste, heureuse, peu importe. Qu'il y a une raison, derrière chaque acte quel qu'il soit. » Un rire s'échappe de mes lèvres, pour une fois, la morale sort de ma bouche. Cette fois-ci, il ne peut pas me contredire. Lui, qui connait tellement de choses grâce aux livres, qui disparait dans un autre monde, grâce à des histoires imaginaires. Derrière chaque personne, il y a quelque chose, des petites fissures, des grandes. Rien n'arrive par hasard. Tout est relié. Je me tourne alors, puis me retrouve dos à lui. Je fixe un instant la fenêtre. Sortir, c'est la liberté. Cette liberté qui t'ouvres grand les bras. Cette liberté, ne me lâche jamais. J'avance, puis arrive sur le rebord de la fenêtre. « Par contre, il faut que tu me suives. Parler, c'est que des mots. Je pense que te faire voir, sera bien plus pratique ! Je sais qu'il fait jour, mais, on va dire que c'est moins effrayant que la nuit. » Simple haussement d'épaules, je ne sais pas s'il va me suivre, s'il va briser cette règle ancestrale de ne sortir que la nuit en ma compagnie. Mais, le jour, le jour c'est la confiance, la lumière et la vue des choses autrement. C'est la vérité. La nuit, c'est le mensonge, la peur dans toute sa splendeur. Je refais alors le chemin que j'ai fait en venant, mes mains se posent sur l'arbre et je me retrouve en bas. J'attends Elwë, j'ai déjà un peu plus confiance. Mais, sait-on jamais. Les Silisna sont imprévisibles, c'est assez amusant quand j'y pense. Mes yeux se lèvent vers le ciel, les nuages sont magnifiques. Je vois des formes, des visages, des tas de choses qu'un adulte ne pourra jamais voir.
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Elwë H. Silisna
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MessageSujet: Re: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptyMar 5 Juin - 23:34

Elwë fixait sa fenêtre ouverte, son livre, sa main qui le tenait, ses doigts fins qui caressaient la reliure, refusant de poser son regard sur Amandil. Non pas que le gamin cendre fut extrêmement moche - les gens qui le connaissaient le qualifieraient plutôt de mignon même - ou qu’une terrible maladie le contraignait à loucher des yeux - ce qui n’était pas une horreur, je vous l’accorde, mais pour un enfant, il y avait là quelque chose d’un peu effrayant -, seulement, il ne voulait croiser son regard. Effrayé par ce qu’il y lirait ? Peut-être. Mais cela ne l’empêcha pas d’apercevoir le sourire qui se dessina sur le visage d’Amandil lorsque l’enfant de la haute classe le pardonna. Cela l’agaçait. Il voulait que la mine de son ami - ancien ami ? il ne savait plus trop avec quel terme penser - reflétât autre chose. Du regret, de la tristesse, n’importe quoi d’autre que la joie que lui-même n’arrivait pas à ressentir. Mais ce serait toujours ainsi entre eux : l’enjoué et le taciturne, l’optimiste et le pessimiste. Le sourire et la moue. Ils étaient deux mondes qui n’auraient peut-être jamais dû se croiser, mais disons-le très philosophiquement : ce qui était fait était fait. Ainsi que le dommage collatéral était survenu (il n'était pas certain de la signification exacte de cette expression, mais, dans son esprit, elle semblait bien s'accorder avec la situation).

« En toute franchise, tu crois que je vole par plaisir ? Toi, qui as lu énormément de livres, tu devrais savoir que derrière chaque personnage, il y a une histoire. Triste, heureuse, peu importe. Qu'il y a une raison, derrière chaque acte quel qu'il soit. » Comment pouvait-il prétendre connaître quelque chose aux pages qu’Elwë lisait avec tendresse chaque jour ? Amandil rit, Elwë s'enflamma : « Que sais-tu des livres, Amandil ? Sache qu’on y apprend aussi que chaque geste est accompagné d’une conséquence. Que ce n’est pas que les personnages qui ont le droit à une histoire, les objets aussi. Ils se taillent une place précieuse dans l’environnement de leur maître, qui s’attachent à leurs marchandises, à leurs bibelots, à leurs bourses. » Certes, les paroles du Cendre n’étaient pas dénuées d’une certaine vérité - une vérité qui intriguait même le jeune Perle - mais Elwë ne pouvait s’empêcher de moraliser, comme à son habitude. Il tenait à ses opinions et quiconque était en désaccord avec lui goûtait à ses discours de façon aigre. Amandil essayait-il donc de justifier son comportement honteux ? Ou d’inventer une excuse ? Probable aussi. Sinon, pourquoi lui dire maintenant - autre que pour sauver leur rapport ? Mais Elwë devait s’avouer que la perspective d’en connaître un peu plus sur Amandil, lui qui était si secret depuis le début de leur amitié, lui plaisait bien. Peu importe les raisons qui poussaient le Cendre à amener des précisions sur ses activités, Elwë l’écouterait avec attention. Le pourquoi du comment, qu’il avait dit. Comprendre, apprendre, savoir, Amandil. Tout cela se bousculait. « Par contre, il faut que tu me suives. Parler, c'est que des mots. Je pense que te faire voir sera bien plus pratique ! Je sais qu'il fait jour, mais, on va dire que c'est moins effrayant que la nuit. » Bien sûr qu’il le suivrait. Il avait prononcé dans le bon ordre tous les mots qu’il fallait pour attiser sa curiosité. Et puis, aussi fâché qu’il était possible d’être, Elwë ne pouvait prétendre ne plus rien vouloir savoir d’Amandil. Même si cela impliquait s’introduire chez les Cendres en plein jour, même s’il craignait les regards qu’on poserait sur lui, même si cette intrusion, si découverte, serait sévèrement punie par l’autorité parentale (surtout si elle prenait connaissance de son accompagnateur). Mais... « Si jamais ... » commença-t-il. Il n’était pas du genre à faire des menaces (et il ne désirait pas en faire) ainsi ne finit-il jamais sa phrase. De toute manière, il ne choisissait pas des idiots comme ami ; Amandil comprendrait l’équilibre précaire de la situation. Sur ce, le Cendre s’élança dehors, sous le regard confus d’Elwë. Il n’avait pas d’autre choix que de le suivre ; il serait tout à fait incapable de résister à cet appel.

Il jeta un coup d'oeil à son pantalon beige : mieux valait en prendre un brun foncé, les tâches et la poussière qui se promenait allégement chez les Cendres se dissimuleraient mieux. D’un geste de pied, il balaya les trois brindilles et le petit morceau de terre qu’Amandil avait fait entrer dans sa chambre. Dans le salon qui menait à la porte d'entrée, mère Silisna lisait paisiblement et s'enquiert de la sortie du fiston. C’était la routine, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter ; elle voulait simplement savoir où serait l’enfant, ne soupçonnant pas qu’il puisse fréquenter des gens non-fréquentables. Elwë n’aimait pas les mensonges, mais certaines occasions obligeaient leur utilisation. Quelqu'un aurait pu aisément se justifier en prétendant que c'était pour protéger l'autre, soit dans cette situation, mère Silisna, de la découverte d'une vérité qui blesserait. Mais Elwë savait que ce serait faux de penser cela et rendrait le mensonge encore plus honteux : il protégeait ses arrières, voilà tout. Et un peu ceux d’Amandil, tout de même. « Je n’irai pas très loin, une petite promenade pour profiter de quelques rayons de soleil avant la tombée de la nuit. » Quelle excellente idée, je devrais peut-être t’accompagner ? La terreur s’installa. « Si vous le désirez, mère ! Rien ne me fera plus plaisir. » ... en temps normal. Là, ce n’était pas vraiment le moment de jouer les mères attentives. Ou il ne s’en sortirait jamais, Amandil partirait et avec lui, les derniers espoirs d’une réconciliation. « Mais vous savez, je risque de sautiller un peu partout, de courir après des oiseaux, de rencontrer des amis dans la rue, bref, de vous agacer un peu. Et je n'ai pas du tout envie de vous déplaire » continua-t-il quelque peu mielleusement. Elle échappa un petit rire, lui sourit avec tendresse: « Elwë, tu es si doux. Je ne te laisserais seul à ta balade, puisque ma présence semblera t’importuner. » Pas mal, la technique. Il rassura sa mère sur l’amour qu’il lui portait, lui promit qu’ils se rattraperaient, l’embrassa légèrement sur la joue et sortit, apaisé. À ce sentiment se mêla une certaine frénésie à l’idée du futur rapproché. Pas encore le bonheur auquel il était habitué lorsqu’il se tenait avec Amandil, mais on y approchait.. tranquillement pas vite.
Un peu plus loin, Amandil, la tête dans les nuages, précisément. Il le rejoignit à coup de grandes enjambées, inspecta plus ou moins subtilement les environs pour constater avec soulagement que nul oeil indiscret ne semblait l’observer. « Tu attends quelqu’un ? Ou alors l’alignement parfait d’une série de nuages qui nous donnera le signal du départ ? » demanda-t-il, mi-taquin (mais pas trop, car il devait conserver son apparence de monsieur fâché).
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Amandil Urulóki
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MessageSujet: Re: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptyDim 10 Juin - 9:02

« Tu attends quelqu’un ? Ou alors l’alignement parfait d’une série de nuages qui nous donnera le signal du départ ? » Haussement de sourcils, mon attention vise alors Elwë. Il a un sourire à demi-fait sur le visage, c'est plutôt rassurant pour moi. Je roule des yeux, c'est qu'il fait de l'humour en plus ? On va dire que ce n'est pas le milieu dans lequel il excelle, mais que voulez-vous ? On ne peut pas être parfait sur tout les points. « Très drôle. » Je tire la langue, sans aucune classe à vrai dire, mais à quoi bon en avoir dans tout les cas ? Je fais un simple signe de tête, maintenant il suffit de faire le chemin. Il peut paraitre long et à vrai dire, il l'est quand même. Mais, cette fois-ci, je n'ai pas le droit de courir, sinon, Elwë va se perdre et tout se déroulera comme avant. Une grosse dispute et dieu seul sait quoi d'autre. Petit à petit, les maisons changent, les quartiers se font moins lumineux, moins agréables à regarder. Parfois, je me dis que j'ai de la chance de ne pas vivre dans le pire quartier de cette ville. Parce que, le pire est celui où il y a des meurtres tout les jours, où nous ne vivons même pas dans une maison non, dans la rue. Une rue malfamée, malodorante et dieu sait quoi d'autres. Grâce à Valandil, il nous reste assez d'argent pour vivre avec le stricte minimum. C'est mieux que rien. Je pince ma lèvre inférieure et pendant un instant, je fixe un homme, au sol. Peut-être mort ou alors endormi, je ne sais pas. Mais, à chaque fois que je vois ça, j'ai un petit pincement au coeur. Je me dis qu'il a peut-être une famille, qu'il en avait une ou ... Alors c'était un homme seul, allez savoir. « C'est pas joyeux, hein ? » Des frissons parcourent mon dos tout à coup. Je me dis que je suis plus chanceux que d'autres, alors, j'évite de me plaindre tout simplement de ma situation. Après tout, chacun sa chance et sa malchance, non ? Mes yeux se dirigent vers une autre rue, je pourrais très bien passer par ce raccourcis. C'est là que travail mon grand frère, je n'ai jamais prêté vraiment attention à ce qu'il faisait. Mais, je ne préfère pas. Il n'aime pas vraiment les personnes comme Elwë, je n'ai jamais compris pourquoi. Après tout, riche ou pauvre, le caractère est différent .. Enfin, je crois. Il m'a souvent dit que ces gens-là, subissaient un genre de bourrage de tête, pour nous détester, nous prendre de haut. Mais, Elwë, n'est pas comme ça. Bien au contraire. Il reste, un ami cher à mes yeux, quelqu'un sur qui je peux réellement compter. « Je n'ai pas appris à voler tout seul, tu sais ? Par chance, je ne vis pas dans la rue, du coup j'ai eu droit à une ... aide on va dire ! » Haussement d'épaules et le chemin continue. Je suis entre l'aisé et le très pauvre. Je suis pauvre, sans pour autant mourir de faim le soir. Enfin, je ne mange pas à ma faim non plus, mais, c'est tout juste suffisant pour avoir des forces. C'est le principal ... Enfin, je suppose.

Plus je m'approche de la " maison " avec Elwë, plus je sens une petite boule se former dans mon ventre. Je ne sais pas tellement ce que c'est à vrai dire, peut-être un peu de honte en fin de compte ? Ma maison parait un tas de pierres sans importance à côté de l'énorme bâtiment dans lequel il vit. C'est lumineux, agréable à regarder. Alors que chez nous, c'est gris, fade, sans couleurs, sans rien de bien grand à vrai dire. Quelque chose de simple, mais qui tombe en lambeau au fil du temps, qui s'écroule. C'est un peu la vie en elle même, au départ tout est beau et bien, puis au fur et à mesure, l'être vieillit jusqu'à tomber, comme de la poussière. Je triture un instant mes doigts, presque par nervosité. Mais, Valandil m'a toujours dit de ne jamais penser comme ça. Ne jamais avoir honte de qui je suis, de qui nous sommes et l'endroit où nous vivons. Jamais. Parce que si je commence à penser comme ça, il parait que je ne pourrais pas m'arrêter et que je finirais par jalouser quiconque bêtement. Ce n'est pas tellement bien. C'est presque mauvais. Je secoue ma tête puis m'engouffre alors dans une autre rue. Quelques mètres, et puis, d'un coup je m'arrête. Je papillonne des yeux puis fixe Elwë. « C'est ici que je vis. Avec ma mère et mon frère. C'est pas très grand, pas très lumineux et pas très beau à regarder mais ... On fait avec. » Large sourire, comme content de vivre ici, je m'approche de la porte, l'ouvre et glisse ma tête à l'intérieur. Il n'y a personne. Je suis rassuré. Mon grand frère n'aurait certainement pas aimé que je ramène un enfant de la haute ici. Oh non. Je tire une grimace à la pensée de la colère qu'il aurait pu piquer. Ma mère non plus n'est pas là. Elle est surement allée se balader. J'entre alors et d'un coup de main, je lui fais signe d'entrer. « Tu as de la chance, ils ne sont pas là pour le moment. » D'une certaine manière, devoir vérifier qu'ils ne sont pas là pour le faire entrer, me fait de la peine. Mais, je sais que je ne pourrais jamais faire changer d'avis le reste de ma famille sur les perles. C'est triste, peut-être fataliste, et pourtant j'ai essayé à plusieurs reprises de parler, mais rien n'a pu y faire. Tout est revenu au point de départ, des idées bien à eux, des convictions qui jamais ne changeront.
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Elwë H. Silisna
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MessageSujet: Re: god is cruel ∆ elwë   god is cruel ∆ elwë EmptySam 16 Juin - 2:05

Amandil se mit en marche et Elwë le suivit docilement sur le chemin qu’il commençait à bien connaître, pour l’avoir emprunté à plusieurs reprises. La seule différence était qu’il y voyait plus clair aujourd’hui - et au premier sens du terme - puisque jusqu’à présent, il ne s’était aventuré en territoire Cendre que lorsque le soleil était endormi. Et pas trop souvent tout de même, car sa quantité de bravoure n’était pas illimitée. Il ébouriffa ses cheveux, ne voulant pas qu’on remarque son état de Perle dès ses premiers pas. Évidemment, ses vêtements, sa diction, son vocabulaire, ses manières, tout en lui finirait par vendre sa nature... mais pour l’instant, cela devait suffire. La clarté des lieux et une plus grande masse populaire n’étaient pas les seuls aspects qui changeait avec le cycle de la journée : la misère aussi se devait de signaler sa présence. Plus présente, plus évidente, plus poignardante. Pour la première fois, Elwë voyait dans sa peine réalité la ville des Cendres et il ne put pas dire qu’il apprécia le spectacle. Ce qu’il avait pris pour des petites maisons mignonnes qui, selon lui, convenaient à un habitant seul ou un jeune couple, se révélaient être des habitations tombant en morceaux, sombres, renfermées, inhospitalières où grouillaient des familles nombreuses. « C'est pas joyeux, hein ? » lança Amandil alors qu’ils dépassaient le corps d’un homme. Endormi après une folle soirée ? Il aimait cette option, mais avait quelques difficultés à s’en convaincre. Elwë ne répondit pas. Il ne pouvait pas répondre. Les visites nocturnes avaient un petit quelque chose d’effrayant - la noirceur pouvait cacher toutes sortes de choses lorsqu’on n’avait que treize ans. Mais jamais le petit Perle n’avait ressenti une telle angoisse envahir son petit corps... « Je n'ai pas appris à voler tout seul, tu sais ? Par chance, je ne vis pas dans la rue, du coup j'ai eu droit à une ... aide on va dire ! » Des propos sybillins, maintenant. Qu’était-il censé comprendre de cela ? Quelle aide ? Il fonça légèrement les sourcils, pour l’encourager à continuer sur sa lancée, mais Amandil ne poursuivit pas cette tentative d’explication. Jamais le Cendre ne lui avait parlé de ses conditions de vie et ces paroles, bien que peu claires, étaient les plus révélatrices qu’il ne lui ai jamais dites. Aussi curieux qu’Elwë pouvait être (c’est-à-dire extrêmement beaucoup), il retint toutes les questions qui se bousculaient et attendrait qu’Amandil parle. Après tout, il s’agissait de ses révélations, non ? Son pourquoi du comment. Qu’il le construise comme bon lui semblait ; il suiverait le guide. Pour une fois, il ne tenterait pas de dominer la matière. Ici, une maisonnette de pierres. Amandil poussa la porte, y jeta un coup d’oeil sans gêne. Et là, le choc. « C'est ici que je vis. » Bien sûr qu’il ne pouvait pas vivre dans un palace six étoiles, il l’avait toujours su. Mais ici ? Dans cette minuscule cabane étroite ? Comment... comment être heureux là-dedans ? (Non pas qu’Elwë fut un profond matérialiste... enfin, presque, mais c’était par habitudes des grands espaces, de la lumière abondante, des libres - trois éléments cruellement manquants dans la demeure Urulóki. ) Mais Amandil semblait trouver le moyen de si plaire, puisqu’un grand sourire se forma sur ses lèvres. « Avec ma mère et mon frère » poursuivit-il. « C'est pas très grand, pas très lumineux et pas très beau à regarder mais ... On fait avec. » Aucune mention du père. Disparu ? Mort ? Parti ? C’est ici qu’Elwë se rendit compte qu’il ne savait absolument rien à propos du jeune Cendre. Rien de rien. Pas même le prénom de son frère. Il ne savait rien et, pour un intellectuel tel que l’enfant, ce n’était pas fait facile à admettre. Il ne savait rien et ce qu’il apprenait maintenant n’allait pas du tout de pair avec ce qu’il s’était autrefois imaginé à propos de son ami (remarquez ici le mot utilisé). « Ils ne sont pas là pour le moment. » Le mot de passe pour qu’Elwë entra, et le choc se poursuivit. L’intérieur était sans doute pire que l’aspect extérieur. Garder un visage de marbre afin qu’Amandil ne se rendit pas compte de la petite répulsion qui lui traversait le corps. Ce n’était pas méchant, et ce n’était pas de sa faute.

Tout respirait poussière, délabrement. (Du moins, du point de vue d’Elwë, bien sûr. Il avait fort à parier qu’Amandil trouvât son nid fort accueillant.) Il ne fallait pas plus que deux neuronnes pour comprendre (et Kaïa merci, Elwë en en avait davantage que cela). « C’est pour ça » lança-t-il. « Que tu voles. Parce que vous êtes... » ... pauvres sonnerait terrible... « .. vous manquez de ... » argent aussi serait plutôt cru... « ... de revenus. » Bien sûr que les Cendres étaient moins fortunés que les Perles, Elwë l’avait toujours su. Mais à ce point ? Amandil vivre de la sorte, ici ? Il connaissait la réponse. Il n’avait d’ailleurs pas posé de question, seulement affirmé. Il s’avança, plus profondément dans la petite maison. La curiosité l’emporta ; il scruta quelques meubles, quelques babioles éparpillées. Il voulait comprendre, connaître. Il retourna la tête vers Amandil, à la recherche de confirmations. Ou de déconfirmations. Il aurait presque souhaité qu’Amandil lui jeta un : « Mais non, c’est une blague ! Viens, j’habite plutôt par-là, où les maisons sont plus spacieuses... en fait, je vole pour le plaisir, tu sais. Pour l’adrénaline. On survit très bien, plus que la moyenne, en fait. » Mais il savait que de telles paroles ne sortiraient jamais de sa bouche. Il prit un petit pot vide en terre cuite, le tripota, le reposa rapidement. Son ami avait dit qu'il avait de la chance que sa parenté ne soit pas présente. Et si elle arrivait maintenant, découvrant le petit garçon fouiller impunément dans leur chez-soi ? De la chance qu’ils ne soient pas là. Voilà qui aurait été très amusant s’ils avaient été là... « Tu as dit que ton frère et ta mère étaient absents ? Que font-ils alors ? » Il retint de justesse un petit : « Et ton père ? » Ce n'était certainement pas par oubli qu'Amandil ne l'avait pas mentionné. Et puis, chaque chose en son temps. Il fallait digérer les informations en petite quantité ; comme la nourriture. Avez-vous déjà essayé d'avaler une pomme en entier d'un coup ? Pas très gagnant. Coupée en petits morceaux, ça irait déjà mieux. Oh! et puis alors ? C'était un gourmand. « ... Et ton père ? »
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