some of them want to use you

Aelwen se redresse lentement et prend le temps de s'étirer avec un petit soupir fatigué. Devant elle, plusieurs dizaines de parchemins souvent usés, en très mauvais état, dont l'encre est à moitié effacée par endroits. Deux énormes volumes d'archives, aussi, un parchemin à moitié rempli de son écriture en pattes de mouches étroite, une bouteille d'encre et une plume. Elle observe un instant ce petit bazar organisé sur sa table de travail. Elle ne sait absolument plus depuis combien de temps elle est assise à ce bureau, penchée sur ces documents, le nez plissé et les sourcils froncés, à la recherche de la moindre information manquante dans ses notes. Encore une fois, elle a été envoyée au Donjo pour retourner fouiller dans leurs archives. De toute manière, quand ce n'est pas le Donjo, c'est l'école des Aspirants. Avec un petit soupir, elle se lève se sa chaise et, tout en attachant sa cape sur ses épaules, elle sort de la salle des archives de la résidence des Armures.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres quand elle repense à la tête tirée par l'Armure qui l'a accueillie en début d'après-midi, quand elle est arrivée au Donjo. Il faut dire que le page du Roi qui lui a donné son ordre du jour l'a trouvée alors qu'elle rentrait tout juste d'une partie de chasse dans les ruines d'Oncha, et elle a tout juste pris le temps d'attraper sa sacoche d'historienne avant de rejoindre le Donjo, à cheval. C'est donc une Historienne en chemise d'homme, pantalon de cuir et bottes solides qu'ils ont trouvée à la porte du Donjo aujourd'hui, et non plus la grande blonde un peu timide aux courbes un peu trop mises en valeur par sa Robe. Secouant la tête, elle resserre un peu mieux les pans de sa cape autour d'elle. Les vents froids en provenance de l'océan règnent depuis quelques jours sur AnkNor déjà, et elle frissonne en sentant le souffle d'air glisser le long de sa nuque et soulever sa lourde tresse blonde.

La jeune femme prend d'abord le temps de passer aux écuries pour s'occuper de Lathys, sa jument alezane crins lavés. La petite jument, presque encore une pouliche, vient presser sa tête contre la poitrine de sa cavalière, laquelle vient flatter doucement son chanfrein. Un instant, les pensées d'Aelwen s'envolent vers Edwan. On lui a confirmé qu'il était parti depuis quelques jours déjà vers MarkBir, une des deux cités jumelles, située sur la côte. « Et je parie que me prévenir l'aurait tué. » Elle soupire, puis finit par embrasser Lathys entre les naseaux pour se diriger d'un bon pas vers l'Arène. Le spectacle des Armures en train de s'entraîner est particulièrement intéressant à ses yeux. Elle se hisse souplement sur une barrière dans un coin de la cour et, bien enroulée dans sa cape, la capuche remontée sur son crâne, elle laisse son regard bleu pâle observer ce qui se passe.

L'entraînement à l'épée, de l'autre côté de l'étendue de sable ocre. Le bruit des lames qui s'entrechoquent, les visages couverts de sueur. La hache juste à côté. Elle aime moins cette arme, qu'elle a tendance à associer immédiatement aux Barbares de l'Ouest, dont c'est l'arme de prédilection. Les yeux bleus de l'Historienne finissent par atterrir sur les tireurs à l'arc et à l'arbalète, juste en face d'elle. Un instant d'hésitation, elle saute de son perchoir et s'approche, un peu timidement. « Pourrais-je tirer quelques flèches avec vous ? » L'homme, un grand blond aux traits taillés à la serpe et aux yeux bleu outremer, la toise un moment avant d'esquisser un sourire. « Choisissez l'arc que vous souhaitez. Je vous propose même un petit concours de tir à l'arc. » Sourire en coin de la part d'Aelwen. « Ce ne serait pas bien équitable pour moi, mais pourquoi pas. » Elle se dirige vers le mur, choisit un arc léger, à l'équilibre parfait, et attache un carquois plein à sa taille après s'être débarrassée de sa cape. Le grand blond est déjà parti lui chercher un adversaire.

La fin d'après midi promettait d'être intéressante.

La fierté, on en a trop ou pas assez.

Alter-ego, ce qu'on aime par dessus tout dans ce mot est sans doute la partie Ego. Et pour Iboem, le sien est parfois surdimensionné. Sa fierté pourrait le faire mourir ou acter des plus stupidement. Et c'était donc dans une position des plus embarrassantes qu'il se trouvait maintenant. Il avait perdu à un jeu de dés et n'ayant pas pu payer tout de suite, on lui avait dit qu'il devrait un coup de main au gagnant. Soit, il avait accepté tout de suite, pensant à la chevalerie et à l'honneur de sauver, d'aider un camarade dans la détresse. Malheureusement, ses amis Armures ne semblaient pas en grand danger et préféraient le voir se ridiculiser. Paradoxalement, laver la putride merde de ses coéquipiers pourrait sembler insultant, mais Iboem faisait ça pour l'Honneur et cela lui convenait totalement.

Dire que cela lui convenait pourrait être un peu exagéré mais, il le faisait consciencieusement. Il raclait donc les excréments. L'Armure la plus fier d'AnkNor avait été obligé de nettoyer les latrines. Alors lorsqu'il entendit une Armure parler d'une Robe Historienne qui voulait un adversaire, Iboem se jeta sur l'occasion. Il n'attendait que ça, se battre ne pouvait que lui faire oublier la honte qu'il subissait. Il lâcha le râteau et s'élança à la poursuite de l'Armure qui ressemblait plus à un de ces cendres qui hurlaient lors du marché d'AnkNor.



UC (désolé, j'aime pas les brouillons )